Les moteurs à gaz fixes actuels sont constamment mis au défi d’améliorer leur efficacité et d’augmenter leur puissance. Les fabricants d’équipement y répondent en faisant évoluer la conception de leurs moteurs. Toutefois, les opérateurs de ces moteurs de nouvelle génération doivent également s’adapter. Choisir le bon lubrifiant pour assurer la protection du moteur et suivre des pratiques exemplaires pour maximiser la durée de service de l’huile sont essentiels pour résister aux conditions difficiles créées par les moteurs à gaz de nouvelle génération.

Les fabricants d’équipement d’origine apportent d’importantes améliorations, qu’il s’agisse d’optimiser les chambres de combustion, d’augmenter la vitesse des moteurs ou encore d’améliorer la gestion air/carburant grâce à de meilleurs dispositifs antipollution. Cependant, il est important de signaler que ces nouvelles conceptions peuvent entraîner des problèmes d’entretien si elles ne sont pas gérées correctement. Le fait de comprendre la façon dont ces changements auront une incidence sur la lubrification et la durée de service de l’huile permettra de s’assurer que les opérateurs peuvent protéger leurs nouveaux moteurs tout en continuant à rentabiliser au maximum leur investissement en huile.

« En cherchant à améliorer l’efficacité et la puissance par cylindrée, les fabricants augmentent la pression moyenne efficace au freinage des moteurs », explique Clint Buhler, conseiller technique de Lubrifiants Petro-Canada. La pression moyenne efficace au freinage donne un indice de l’intensité des conditions d’utilisation et augmente en fonction du couple et de la puissance développés par le moteur. Elle est calculée à partir de la pression moyenne dans le cylindre tout au long du cycle de combustion.

« À mesure que la puissance au frein augmente, la charge thermique augmente », précise Buhler. « L’incidence sur l’huile de cet apport de chaleur est très importante : l’oxydation, la nitration et la formation d’acides dans l’huile lubrifiante augmenteront. »

En raison des températures plus élevées générées dans ces moteurs, les fabricants utilisent également de nouvelles pièces en remplaçant, par exemple, les pistons en aluminium par des pistons en acier. Ces derniers conservent la chaleur beaucoup plus longtemps, ce qui contribue également à la hausse de la température. La combinaison de ces facteurs a pour effet de réduire la durée de vie de l’huile et les intervalles d’entretien. De plus, elle peut accélérer l’usure du moteur et entraîner des problèmes de durabilité.

Selon Buhler, la propreté de la zone traversée par le segment de piston est primordiale, notamment dans les moteurs sujets à la dégradation de l’huile lubrifiante causée par l’oxydation et la nitration. Ces deux phénomènes favorisent la formation de dépôts pouvant nuire à l’étanchéité du segment et entraîner une usure prématurée. « Ces problèmes peuvent être mitigés au moyen du système d’additifs détergents efficaces utilisé dans la gamme de produits SENTRON. »

Cependant, les dégâts ou les répercussions découlant de l’intensité des conditions d’utilisation du nouveau moteur ne sont pas uniformes. Les effets liés à l’augmentation de la pression moyenne efficace au freinage varient en fonction de la conception du moteur, et l’intensité des conditions d’utilisation du moteur dépend du mode de combustion employé. Par exemple, les moteurs à mélange pauvre peuvent aspirer jusqu’à deux fois la quantité d’air habituelle lors de la combustion par rapport aux moteurs à mélange riche. Ce plus grand volume d’air diminue efficacement les températures de combustion maximales dans le cylindre, ce qui permet de réduire la production d’oxyde d’azote (NOx) et la charge thermique, tout en assurant une pression moyenne efficace au freinage plus élevée. Les moteurs à mélange riche, au contraire, atteignent des niveaux d’émission plus faibles grâce à la réduction catalytique, mais les températures de combustion élevées réduisent le rendement et limitent la pression moyenne efficace au freinage potentielle. Ces moteurs affichent donc un niveau d’efficacité inférieur à celui des moteurs à mélange pauvre fonctionnant à un rapport air/carburant habituel.

« Les opérateurs de nouveaux moteurs doivent tout d’abord s’informer », déclare M. Buhler. Ils doivent acquérir des connaissances pertinentes concernant leur équipement. En premier lieu, vous devez respecter les exigences des fabricants d’équipement d’origine dans le but de préserver la garantie (durant la période de garantie). Ensuite, il est important de comprendre votre moteur, d’apprendre comment il fonctionne et de savoir quels sont les points à surveiller. Un examen rétrospectif peut s’avérer utile. Examinez l’historique d’entretien de votre parc et analysez les problèmes récurrents et les tendances.

La mise en place d’un programme d’analyse de l’huile usagée est essentielle. Selon M. Buhler, « l’analyse de l’huile usagée est essentielle à l’accroissement de la durée de vie de votre moteur et de celle du lubrifiant ». Les données tirées de l’analyse de l’huile usagée aideront le personnel d’entretien à prendre des décisions éclairées. Vos conseillers des Services techniques, Lubrifiants, sont en mesure de donner aux utilisateurs finaux des conseils par rapport à ces programmes.

Surveillez de près votre moteur en prenant soin de documenter toutes les tendances, les relevés des émissions et l’analyse de l’huile usagée. Consultez le manuel du fabricant d’équipement d’origine pour connaître les intervalles d’entretien recommandés, puis collaborez avec votre fournisseur et avec votre fabricant d’équipement d’origine pour déterminer quels sont les intervalles appropriés pour les véhicules de votre parc. Enfin, adoptez une approche équilibrée : n’oubliez pas de respecter aussi les autres exigences d’entretien relatives à l’équipement.